École Notre-Dame-du-Rosaire (Sherbrooke)
Le 22 août 1942, des commissaires scolaires de Sherbrooke demandent aux Sœurs de la Présentation de Marie de prendre en charge l’éducation des jeunes filles de la paroisse Notre-Dame du Rosaire. Le développement du nouveau quartier ouest de la ville de Sherbrooke rendait nécessaire la fondation d’une école dans ce milieu.
Dès septembre 1942, des classes temporaires sont emménagées dans un immeuble de quatre logements appelé la « Maison Beaudette » sur la rue Sainte-Thérèse. Six religieuses y enseignent aussitôt. Au cours de l’année 1943-1944, les quatre classes regroupent 108 élèves, un nombre auquel l’espace offert par les appartements ne suffit pas. La formation offerte couvre de la première à la huitième année, mais les groupes rassemblent des étudiants de plusieurs années distinctes. L’année suivante, en septembre 1944, le nombre d’élèves augmente et s’élève à 135. La construction d’une école devient urgente.
Conçue par l’architecte André Royer, l’école Notre-Dame du Rosaire ouvre ses portes à l’hiver 1946. L’établissement a la particularité d’inclure deux sections distinctes, chacune dotée d’un pensionnat. L’une d’entre elle est consacrée à l’enseignement des garçons et est administrée par les Frères du Sacré-Cœur, L’autre section, dédiée à l’enseignement aux filles, est administrée par les Sœurs de la Présentation de Marie. Installée dans une école moderne et spacieuse, l’École Notre-Dame-du-Rosaire connaît un essor instantané. Dès 1946, un cours de dixième année est ajouté à la formation existante et le nombre de filles inscrites passe à 150. En 1948, une onzième année est offerte aux filles.
En 1959, les Frères du Sacré-Cœur cessent d’enseigner au secteur des garçons et l’établissement devient administré par une direction laïque. La tenue vestimentaire des élèves change elle aussi, permettant notamment aux filles de porter des manches courtes. Malgré ce changement, les Sœurs de la Présentation de Marie continuent d’habiter dans l’école et d’enseigner aux élèves du secteur féminin. Elles y restent jusqu’en 1965, date à laquelle elles quittent définitivement l’établissement. Suite au départ des sœurs, le pensionnat féminin est transformé en salles de classes et les deux anciennes sections de l’école sont rassemblées, ce qui engendre une mixité des classes.
L’histoire de l’école Notre-Dame-du-Rosaire révèle à quel point les communautés religieuses ont été des acteurs importants dans le développement des établissements scolaires du diocèse de Sherbrooke. Au début des années 1940, les Sœurs de la Présentation de Marie, de même que les Frères du Sacré-Cœur, ont permis la mise en place rapide de classes dans le secteur ouest de la ville qui était alors en plein développement. Le dévouement de ces religieux et religieuses ayant parfois enseigné dans des conditions difficiles ont permis à une multitude d’enfants d’acquérir une éducation de qualité. Le développement du système public d’éducation au tournant des années 1960 les a toutefois contraints à quitter l’établissement au sein duquel elles avaient œuvré diligemment pendant près d’un quart de siècle.